Le changement climatique se fait de plus en plus violent chez nous aussi : Vagues de chaleur entrainant des pertes de récoltes et menaçant les personnes âgées et vulnérables, inondations et glissements de terrain qui détruisent les maisons et les routes, perte massive de biodiversité qui menace également nos besoins vitaux fondamentaux.
Depuis des décennies, le mouvement climatique attire l'attention sur la destruction progressive de la nature et appelle à un changement de mentalité, à une éthique écologique basée sur une nouvelle relation avec la nature et un autre mode de vie.
Les écoféministes vont plus loin : Elles montrent que dans notre culture occidentale, il y a un lien entre oppression patriarcale et exploitation de la nature. Le mot « écoféminisme », contraction des termes « écologie » et « féminisme », a été créé par des femmes pour unir la lutte pour la dignité et l'intégrité des femmes à la lutte pour le respect de la nature et de ses processus. Ce mot s'oppose à l'oppression des femmes, ainsi qu’aux valeurs et postures culturellement qualifiées de « féminines ». Ce mot s’oppose à la destruction et à l'exploitation de la vie par les systèmes patriarcaux, au niveau planétaire.
Les écoféministes signalent que la relation entre l'humain et la nature est aussi hiérarchisée et empreinte de violence que celle entre hommes et femmes. Les écoféministes soulignent que dans le monde entier, les femmes sont particulièrement affectées par les conséquences des atteintes à l'environnement, que ce soit en tant que mères que petites paysannes et paysannes d’autosubsistance dans le Sud global. L'écoféminisme vise à éliminer les structures et les relations de domination et de violence dans les rapports entre les sexes et dans les rapports avec la nature.
«L'écoféminisme oppose à la vision patriarcale une vision holistique du monde, et souligne l'interconnexion de tout ce qui est vivant.»
Dre Doris Strahm
Depuis de nombreuses années, des théologiennes développent également des théologies écoféministes fondées sur la création. Ces théologies remettent en question l'image traditionnelle de l'homme, qui considère l'être humain comme un « terrien » (Adam) faisant partie de la terre et de l'écosystème, et non comme le maître des créatures, de la terre et de ses ressources, comme interprété durant des siècles au travers du récit biblique de la création. Les théologies écoféministes soulignent que nous, à l’instar de toute la création, faisons partie d'un seul et même tissu. L’être humain est un être vivant parmi d'autres êtres vivants, comme les animaux et les plantes : Une composante d'un organisme vivant relié à la terre entière, aux étoiles, au système solaire et au cosmos tout entier. Une nouvelle image de Dieu y est également liée : Dieu n'est plus conçu comme le tout autre, comme l'être suprême et autonome situé au-dessus du monde et des humains sans y être relié, mais comme l'être intimement lié à ce qui est créé et dans ce qui est créé, et donc présent dans toute la création.
Les théologies écoféministes visent à établir de nouvelles relations, basées sur la justice et le respect entre les femmes et les hommes, entre nous et nos semblables. Cela implique de prendre soin de notre « maison Terre » commune. Pas seulement par devoir moral, mais parce que nous reconnaissons que nous faisons partie de la Terre, que nous dépendons les un·e·s des autres et que nous sommes toutes et tous profondément lié·e·s par une origine commune.
Ce texte est basé sur une conférence donnée à l'église Titus de Bâle, dans le cadre de la série : « Nature - Environnement - Création ». Le texte complet peut être lu ici. (en allemand)
Doris Strahm, Dre en théologie féministe, journaliste et vice-présidente du laboratoire d’idées interreligieux. Site web Doris Strahm
Si tu souhaites approfondir le sujet, nous te recommandons de rendre visite à ces acteurs:trices :
Chrétien.ne.s pour la protection du climat
Alliance climatique
AKUT Arbeitskreis Kirche und Tiere (en allemand)
Oeku - Kirchen für die Umwelt (en allemand)